Karpatt - Enfermee
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Dehors il fait froid et t'as laissé ton pull
Sur le siège à bascule en train de balancer
À travers les rideaux je devine la saison
Ça doit être la mousson ou la fin de l'été
Avec Eduardo on partira bientôt
Pour Valparaiso on a tout préparé
On aura du travail avec tous les bateaux
On partira bientôt dès qu'il sera rentré

J'ai bien vu le voisin celui qui est militaire
Décrocher le téléphone quand mon homme est sorti
On raconte que l'armée a pris la Moneda
Que le président est mort heureusement mon mari
Connait à Santiago des gens hauts placés
Qui pourront nous aider à nous mettre à l'abri
Le voisin je l'aime pas il me regarde tout le temps
Pendant que moi j'attends Eduardo qui est sorti

C'était couru d'avance
Bouffée par la violence
Elle ne sortirait plus

Dehors il y a mon fils avec ces deux enfants
Qui doivent avoir 12 ans accrochés à son bras
Il me dit que c'est les siens mais les siens je les connais
C'est de touts petits bébés ils ressemblent pas à ça
Pourquoi ton grand frère il vient pas nous aider ?
Il doit encore traîner avec les communistes
Il a pris ça de son père les chiens font pas des chats
Je vais finir en tout cas par appeler la police

Tu diras à ta femme d'épicer d'avantage
Le bouillon de légumes que tu m'as apporté
Le poisson je sais où elle vous l'achète
Mais sûrement pas au vieux poissonnier du marché
Je vois plus assez bien pour faire la couture
Et puis j'ai mal au dos j'peux plus rester penchée
Comme le vieux chien d'ton père roulé dans sa fourrure
J'attends derrière la porte, j'ai plus d'os à ronger

C'était couru d'avance
Bouffée par la violence
Elle ne sortirait plus

Ce matin il pleut plus on dirait que c'est l'été
Tu devrais plus tarder à rentrer maintenant
Le voisin qu'on aime pas il est mort cette hiver
Ou bien l'hiver d'avant ou bien l'hiver d'avant
Tu sais ce que ton fils a osé me dire ?
Il m'a dit que j'étais folle et que depuis 30 ans
Tu reviendrais plus parce que t’étais mort
Et que dans ce décor je mourrai lentement

Je lui ai répondu est-ce que c'est des manières
De parler à sa mère avec des mots comme ça
Attends un peu fiston le retour de ton père
Et garde tes prières pour une autre que moi
Dehors il fait froid et tu as laissé ton pull
Sur le siège à bascule je bascule je crois
Et si je suis barge parce que la vie est dure
Et parce que la vie dure trop longtemps sans toi

C'était couru d'avance
Bouffée par la violence
Elle ne sortirait plus