Fine Lame - Cha-cha-cha de l'Apocalypse
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Depuis la suprême embolie pulmonaire du monde
Une folle embardée vers le commencement du désastre
Vers les chemins veineux où des quetzals mangent à même le sol les restes des chats écrasés
La tristesse en bandoulière
sur les charbons ardents du grand tourneboulé du monde
Cha-cha-cha
Accoudés au bastingage
Nous traquons
Là où rien ne brûle plus
Le cul des vierges
Le sceau écarlate de la nuit
usé comme les sabots des chevaux de l’enfer
Cha-cha-cha
La lune herse ses cinglures sous ses allures gibbeuses
Une femme pressent la fin des temps
Un enfant nourrit son chien d’une colombe
Et les murailles sont effondrées
Cha-cha-cha
Et la mécanique des jours nous regarde en coin
Sacrifices propitiatoires et bûchers des vanités
Jardins des supplices et radium inépuisable
Ombres sacrées sur les collines éternelles
Cha-cha-cha
Le statique enfermé à fond de cale
Le vertige sur nos peaux
Combats de coqs sous l’aube sanglante
Dollars trempés de solution hydroalcoolique
À la commissure des siècles
Cha-cha-cha
Excavations de pétrole sur des os à ronger
Mannequins de plastique rose dans les devantures
Constantin rêve de la Croix
Les dents des Nervals perforent le réel
Cortés a brûlé ses vaisseaux
Cha-cha-cha
Et nous voilà relégués au dernier balcon de l’Histoire
Les enfants brûlent sur les asphaltes poudrés
Le sang de Bacchus coule sur les jupes des petites filles
Les anges ont les canines effilées et ont loué la maison voisine
Harpies aux dents de lait dans les brisures de l’ambre
et bijoux des fossoyeurs
Cha-cha-cha
Sur l’aire d’autoroute de Malebolge
J’ai donné tout mon tabac à Judas Iscariote en l’honneur de la tendresse due aux pendus
Cha-cha-cha